Rejoprao-Mauritanie! Pour une pêche durable

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Mauritanie-Chine: Les députés vont à la pêche aux « requins »!

La convention signée par le ministre des affaires économiques et du développement, Sidi Ould Tah, le 7 juin 2010, avec une société chinoise Poly-Hondone Pelagic Fishery fait des vagues au sein de l’hémicycle. Passée devant les parlementaires mercredi, la convention d’établissement a été ajournée pour plusieurs concessions suspectes.

 

Une fois n’est pas coutume. Députés de la majorité et de l’Opposition se sont retrouvés dans le même camp mercredi pour ajourner le projet de convention d’établissement signé entre le ministre des affaires économiques et du développement, Sidi Ould Tah, et Lan Pingyong, président du conseil d’administration de la société chinoise, POLY HONDONE PELAGIC FISHERY. Même si le fait  d’accorder leurs violons est rare entre les élus de la basse chambre, il faut croire que la couleuvre était assez grosse pour que nos honorables députés, acceptent de l’ingurgiter, sans coup férir. Une affaire présentée sous le sceau du «scandale» politico-financier par les parlementaires de l’Opposition alors que leurs collègues de la majorité parlent d’absence de détails indicateurs pour cerner les avantages de la convention d’établissement. Un bourbier politique en perspective pour cette affaire éminemment économique. Nonobstant, les réserves soulevées ici et là des questions cruciales se rapportent aujourd’hui aux justificatifs juridiques des outils de production déjà à pied d’œuvre alors que l’adoption de la convention est actuellement en cours d’examen devant le Parlement. Certains parlementaires de l’Opposition n’hésitent pas à faire tout de suite le parallèle avec l’affaire Woodside qui avait ébranlé, en 2007, pour des avenants jamais discutés dans l’hémicycle, les relations entre les autorités de la première transition et la société australienne investie dans l’exploitation des hydrocarbures dans le pays.

Néanmoins et à la décharge des autorités politiques, les avantages fiscaux consentis à la partie chinoise, quoique importants, resteraient en conformité avec l’esprit incitateur du code des investissements et n’affecteraient aucunement les recettes douanières afférentes. Par ailleurs, un autre alibi tient à la ressource en question : les pélagiques. Cette espèce migratrice, en dépit des efforts des pays concernés pour la gestion concertée des stocks, serait de facto pêcher ailleurs, si elle n’était pas capturés dansla Zone EconomiqueExclusive de Mauritanie. Une réalité bien cynique.

 

Le ministre des pêches envoyé au charbon

Le Sénat avait curieusement déjà adopté le projet de convention d’établissement présentée, la semaine dernière par le ministre des pêches et de l’économie maritime, Ghdafna Ould Eyih. Le ministre des pêches dont le département est directement concerné par cette convention est revenu sur certains détails de ce projet de convention évaluée à 100 millions Usd destinés à la réalisation d’un complexe industriel complet avec une flotte propre à la société composée de 47 navires dont les équipages seront des mauritaniens. La société sera dotée également de 100 bateaux de pêche artisanale destinés aux nationaux qui bénéficieront d'une assistance pour le stockage de leur production. L’on peut penser que le ministre des pêches est beaucoup plus imprégné des avantages et concessions faites à la société chinoise. Mais dans les faits la négociation de cette convention a été menée de bout en bout par le ministre des affaires économiques et du développement, Sidi Ould Tah, qui se prévaudrait d’une option politique des plus hautes autorités et notamment du soutien du premier Ministre, Docteur Moulaye Ould Mohamed Laghdaf. Ce dernier avait lui-même supervisé, en novembre 2010, la pose de la 1ère pierre du projet du complexe de pêche relevant de la future convention et dont la fin des travaux était prévue fin 2011.

Les réserves des députés

Si les sénateurs se sont montré moins regardants sur le projet de convention d’établissement, la majorité des députés (opposition et majorité) soulève des suspicions sur  les avantages accordés à la partie chinoise d’une telle convention, prévue pour 25 ans, en rapport avec la création d’opportunités d’emplois, l’augmentation des recettes du budget de l’Etat et de valorisation des ressources halieutiques. Si le projet concerne la création de 2500 opportunités d’emplois, par bien des clauses (toutes les importations d’intrants et même de nourriture pour la base de vie des travailleurs chinois), l’investisseur bénéficie d’une aire de60.000 Mètrescarrésentrela COMACOPet les tours blues, sur la route de Cansado. De même il échappe à beaucoup de procédures y compris pour la commercialisation du produit.

Nous y reviendrons plus en détails

Jedna DEIDA (REJOPRAO et Le Quotidien de Nouakchott)

 

 

 



02/06/2011
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