Rejoprao-Mauritanie! Pour une pêche durable

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Résolution des problèmes des pêcheurs de Guet ndar : La Mauritanie affiche sa disponibilité, le Sénégal s'exécute

Dans la recherche de solutions aux lancinants problèmes liés à l'activité pêche entre le Sénégal et la Mauritanie, des pistes sont tracées par les deux parties. Ce, d'autant plus que des deux côtés du fleuve Sénégal, personne ne gagne à entretenir une situation de perpétuelle tension.

 

Les autorités mauritaniennes ont montré leur disponibilité à examiner avec beaucoup d’attention les préoccupations exprimées par la partie sénégalaise, à l'occasion du déplacement effectué à Nouakchott les mercredi 4 et jeudi 5 août derniers pour réchauffer certains dossiers refroidis par la longue période de latence. Le tout, en espérant des signaux forts en ce qui concerne l’indemnisation des commerçants mauritaniens, pour les préjudices subis en 2008 à Saint-Louis. Porteur d’un message du président de la République, Me Abdoulaye Wade, à son homologue de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, président de la République islamique de Mauritanie, le ministre de l’Economie maritime, Khouraïchi Thiam, à la tête d’une forte délégation, a effectué un déplacement de 48 heures à Nouakchott.

La délégation était composée, entre autres, des députés Ameth Fall ‘Baraya’ et Mame Fatou Kairé, originaires de Saint-Louis, du commandant Matar Sambou, directeur de la Protection et de la Surveillance des pêches, Mes Ousmane Ndiaye, directeur des Pêches maritimes, Talibouya Aïdara, Ct/Com du ministère de l’Economie maritime, Dame Ndiaye, Chargé de mission au dit cabinet, Saer Seck, Président du Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (Gaipes), Mamadou Dia Fallou, Dg adjoint de la Société d’exploitation des ressources thonières (Sert).

L’objet de cet important déplacement est de trouver des solutions appropriées à la crise qui secoue actuellement le secteur de la pêche à Saint-Louis. Tout de rouge drapés, la mine renfrognée, les pêcheurs de cette partie du pays n’ont de cesse, ces dernières semaines, de réclamer la diligence dans l’octroi des licences qui leur sont, annuellement, allouées par les autorités mauritaniennes. Et le retard noté dans l’évolution du dossier a exacerbé la colère des pêcheurs qui subissent déjà les contrecoups de la crise mondiale. A l'épineux problème des licences de pêche, s'invite la question du matériel.

En effet, depuis bientôt trois mois, les pêcheurs saint-louisiens, notamment ceux concernés par le protocole d’accord, se tournent le pouce. Ces guet ndariens se sont, ainsi, vus dans l’incapacité de pêcher dans les eaux mauritaniennes, en raison du non respect des dispositions dudit protocole.

En substance, la requête exprimée par le chef de l'Etat du Sénégal, selon le communiqué de presse, émanant du ministère de l'Economie maritime, vise l’allégement des conditions d’accès aux ressources halieutiques mauritaniennes et la restitution des pirogues saisies. Le président Mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a reçu le ministre de l’Economie maritime, le jeudi 05 août 2010, a réitéré la volonté de son pays de consolider les relations bilatérales en matière de pêche, en droite ligne des liens d’amitié et de fraternité qui existent entre les deux peuples.

Aussi, ajoute la même source, ‘au-delà des relations historiques et culturelles, une affection mutuelle lie étroitement les deux chefs d’Etat. C’est donc dire, la volonté commune de gérer cette situation dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale, déjà exemplaire’.

L’indemnisation des victimes de 2008 en phase d’être résolue

Par ailleurs, la partie mauritanienne a souhaité, selon les termes du communiqué, ‘voir indemnisés les commerçants victimes de dommage en 2008 à Saint-Louis, conformément aux engagements pris par la partie sénégalaise’. En effet, ‘c’est dans le même cadre que la partie sénégalaise avait demandé et obtenu à l’époque, la restitution des 130 pirogues saisies’, rappelle le texte. Seulement, en dépit des engagements pris par l'Etat du Sénégal, les victimes mauritaniennes n'ont jusqu'ici pas été indemnisées. Cette question devrait être résolue dans les 48 heures qui ont suivi cette rencontre, dans la capitale du Nord, devant le gouverneur de région et en présence de responsables des deux pays.

Cette démarche consensuelle a été aussi mise en évidence dans les échanges que le ministre Khouraïchi Thiam a eus avec son homologue, Aghdafna Ould Eyih, ministre des Pêches et de l'Economie maritime de la République islamique de Mauritanie. C’est aussi dans une atmosphère conviviale que des séances de travail ont été tenues entre les deux délégations.

En fait, ces rencontres, entre experts, ont permis aux deux parties de revenir sur les préoccupations des pêcheurs sénégalais, présentées de manière détaillée à la partie mauritanienne. En ce qui concerne la pêche artisanale, il a été fait cas de la pose des scellés d’identification des pirogues sénégalaises en rade (mer) et non à terre. Car le halage des grandes pirogues constituées par les sennes tournantes entraîne inévitablement de sérieux dommages, voire la destruction de la pirogue et des équipements et matériels à bord. Ce qui peut être évité si les scellés sont posés en rade.

En outre, les deux parties se sont accordées sur la déclaration mensuelle effectuée au moment de la délivrance de la licence de pêche artisanale, en lieu et place d’une double déclaration journalière, à l’aller et au retour de la pêche. Ce, d’autant plus que la spécificité de l’activité de pêche artisanale, conditionnée par des facteurs climatiques, socioéconomiques, entre autres, explique toutes les difficultés à vouloir imposer aux pêcheurs artisans des va-et-vient le matin pour la délivrance d’une autorisation d’entrée et de revenir également le soir pour déclarer leur sortie des eaux mauritaniennes. Autrement dit, la pêche artisanale devrait être traitée en tenant compte des spécificités qui la caractérisent.

Par ailleurs, la question de la prise en compte, par la partie mauritanienne, des difficultés liées au débarquement des captures à Nouadhibou a aussi été abordée. Dans ce dessein, il convient de préciser que le site de débarquement de Nouadhibou a été choisi par les pêcheurs sénégalais.

Il faut noter, à ce niveau, que les coûts d’opération (carburant, alimentation, etc.) sont très élevés et ne permettent pas aux propriétaires des pirogues, désignés à cet effet, de rémunérer correctement leurs pêcheurs. La conséquence est qu’aujourd’hui, dès que les pêcheurs sont informés que la pirogue, pour laquelle ils constituent l’équipage, est désignée pour aller à Nouadhibou, ils s’engagent ailleurs pour éviter la galère. C’est pourquoi, la partie sénégalaise sollicite la suppression de l’obligation de débarquer à Nouadhibou.

Par ailleurs, il a été demandé à la partie mauritanienne la durée annuelle de la licence en lieu et place de la durée mensuelle. Tout comme les émissaires sénégalais ont plaidé pour la restitution des pirogues, équipements et matériels de pêches ayant été saisis par la partie mauritanienne. S’agissant de la pêche industrielle, les six demandes de licence de pêches industrielles établies et transmises, conformément aux dispositions de la convention et ses protocoles d’application, trouvent satisfaction ; et la partie mauritanienne a décidé de ne plus lier les volets artisanal et industriel.

Source Walf

 



24/08/2010
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