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Quai de débarquement de Hann : Les pêcheurs déplorent la disparition d’espèces

Au moment où certains pêcheurs débarquent, d’autres s’apprêtent à aller au large. Sur cette plage de débarquement de Hann très grouillant, le débat est centré autour d’un seul sujet : la rareté du poisson. La forte pression sur la ressource a entraîné une baisse drastique des débarquements et des revenus.

Sous le hangar du quai de pêche de Hann-Yarakh, des femmes devisent tranquillement. Elles hèlent quelques clients qui défilent le long de leurs étals. Une pirogue vient d’accoster. C’est celle d’El Hadji Diaw. Les femmes se ruent avec leurs bassines pour se partager le débarquement. Celui-ci se trouve composé en grande partie que de cymbium (Yête). El Hadji et son grand frère débarquent. Ils ont tous deux l’air fatigué, mais ils peuvent se réjouir de cette partie.

Sur la plage, les pêcheurs se distinguent par leur tenue couverte par une couche de sel et leur couleur noirâtre. Une dizaine d’entre eux sont allongés à même le sable. Ils n’ont plus le cœur à l’ouvrage. « Il faut le dire, il y a une baisse nette des poissons ; et cela est intervenue au moment où l’essence est devenue très chère, ce qui rend nos marges de bénéfice très négligeables. C’est très difficile pour les pêcheurs », confie l’un d’eux, Pape Niang. Plusieurs de ses camarades s’apprêtent à prendre le large et les plus jeunes d’embarquer le matériel nécessaire dans une grande pirogue qui ne cesse de tanguer sous l’effet de la houle. Rien ne peut décourager ces responsables de familles qui tirent leurs revenus de cette activité. « Les engins de pêche et les filets non adaptés ont nettoyé nos eau.

Actuellement, les pêcheurs ne partent en mer que pour survivre, mais pas pour réaliser des économies », soutien Abdoulaye Mbaye. Ce dernier pratique la pêche depuis 1974. Il affirme que le nombre des pirogues a littéralement augmenté. « Les pêcheurs sont devenus nombreux. Pratiquement, dans une famille, on peut retrouver jusqu’à trois pirogues, et cela fait qu’il y a une forte pression sur la ressource », regrette M. Mbaye.

De teint noir, Bocar Fall, président des mareyeurs, se souvient encore des années fastes. Il a débuté ses activités en 1963. Entre cette année-là et aujourd’hui, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. « Avant, on pouvait avoir un bénéfice de 400 francs. En ce moment, 400F étaient une somme importante. On économisait beaucoup. On avait de l’argent durant tout le mois. Ce n’est plus le cas. Aujourd’hui, si on a 15.000 francs Cfa de bénéfice, cela n’est rien », regrette le vieux Bocar Fall. Le vieux pêcheur a dénombré la disparition de 15 espèces dans cette zone. Selon lui, il faut aller maintenant jusqu’en Mauritanie, ou en Guinée, ou en Guinée-Bissau pour trouver du vrai poisson. « Les pêcheurs sont obligés d’aller de plus en plus loin pour suivre le poisson, et cela les amène souvent à trop dépenser sans tirer en retour beaucoup de bénéfice », confesse Bocar Fall. Pourtant, malgré ces difficultés, de nombreux acteurs nourrissent encore beaucoup d’espoir pour le secteur qui tant bien que mal, continue encore de nourrir le pêcheur.

Source Le Soleil



06/01/2010
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