Rejoprao-Mauritanie! Pour une pêche durable

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PRODUITS HALIEUTIQUES : La qualité pour booster les exportations

S’adapter ou voir ses exportations diminuer comme peau de chagrin. C’est pourquoi, un atelier national de renforcement de capacités a été organisé à Dakar, du 7 au 11 décembre, à l’intention des professionnels du secteur de la pêche.

Parce que dans un environnement économique où la qualité et la sécurité sanitaire sont érigées en règle, voire en barrières, pour un protectionnisme qui ne dit pas son nom, il faut relever un certain nombre de défis pour accéder aux marchés internationaux. Ces défis portent notamment sur la valorisation des produits et l’accès à de nouveaux marchés, d’après Diène Faye, directeur par intérim des Industries de transformation de la pêche (Itp) qui présidait hier la cérémonie de clôture d’un atelier national sur le renforcement de capacités des professionnels de la pêche. Car, avec un volume d’exportations estimé à 80.000 tonnes par an, soit 180 milliards de Fcfa, le secteur de la pêche assure à lui seul 30 % des recettes de devises du Sénégal. Ce qui en fait le premier secteur d’exportation. Pourtant, à en croire les techniciens du ministère de l’Economie maritime, l’industrie halieutique locale est en crise depuis un certain nombre d’années. D’autres problèmes sont notés, à savoir quelques entreprises surdimensionnées (Africamer, par exemple), raréfaction de la ressource, etc. L’objectif de cet atelier est d’améliorer les résultats commerciaux dans le secteur. Concrètement, il s’agira d’impliquer l’ensemble des acteurs, des pêcheurs aux industriels, en passant par les mareyeurs et les intermédiaires, à travers un vaste programme de formation et de sensibilisation afin de mieux répondre aux exigences de l’Union européenne qui absorbe, à elle seule, 50 % des exportations halieutiques sénégalaises. Entre autres exigences, il y a la traçabilité du produit, c’est-à-dire le suivi « de la fourche à la fourchette », l’assainissement des quais de débarquement et l’amélioration des conditions de transport et de conservation, explique Baye Mbaye Diagne, coordonnateur de l’atelier.

Mettre l’accent sur une approche préventive

Avec des équipes d’inspecteurs qui se déploient régulièrement sur les sites de débarquement, la (Ditp) entend désormais mettre l’accent sur l’approche préventive, révèle son directeur. Pour obliger les professionnels à se soumettre aux exigences, la direction est très frileuse en matière d’attribution d’agréments : seuls 8 des 172 quais de débarquements du pays sont agrémentés. Quant aux participants, ils réclament plus de soutien et de moyens pour pouvoir faire face aux exigences de plus en plus strictes de l’UE.

Cet atelier rentre dans le cadre d’un programme régional piloté par la Fao et visant à appuyer cinq pays ouest-africains (Sénégal, Gambie, Sierra Leone, Bénin et Mauritanie) en matière de renforcement de la qualité et de la sécurité sanitaire de leurs produits halieutiques. En plus d’une évaluation des systèmes de contrôle dans chacun des pays concernés et d’une consolidation au niveau régional, le projet prévoit l’organisation d’un atelier national dans chaque pays et de deux ateliers régionaux. Le premier atelier régional s’étant tenu à Dakar en mars 2009, le deuxième devrait se tenir dans un pays anglophone (Gambie ou Sierra Leone). La deuxième phase du programme visera à mettre en place une base de données sur les produits de la pêche de la sous-région.

Seydou KA

Le Soleil (Sénégal)



27/12/2009
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