Le thon rouge, plat de résistance de la conférence mondiale de la CITES
Les Etats membres de
Bon nombre de ces propositions reflètent la préoccupation internationale croissante face à l'accélération de la destruction des écosystèmes marins et forestiers du monde, qui résulte de la surpêche et de l'abattage excessif des arbres, et des impacts potentiels du changement climatique sur les ressources biologiques de la planète. L'assemblée générale de l'ONU a déclaré
Les autres questions inscrites à l'ordre du jour incluent l'adoption de mesures urgentes pour s'attaquer au commerce illégal du tigre, des rhinocéros et d'autres espèces au bord de l'extinction, pour examiner les impacts potentiels des mesures de
"2010 sera une année décisive pour la biodiversité, une année qui devait marquer un tournant dans le rythme d'appauvrissement de la biodiversité d'importance économique, mais cela ne sera pas le cas. 2010 doit donc voir émerger un nouvel engagement et un redoublement d'efforts de la part de la communauté internationale pour atteindre cet objectif.
"Le thème marin de la conférence de
Thon rouge et requins
Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les pêcheries mondiales (non aquacoles) ont produit 92 millions de tonnes de poissons en 2006, dont 81,9 millions pêchés en mer. La valeur du total des prises dans les eaux marines et d'eau douce au premier point de vente était de 91,2 milliards d'USD. L'on estime ainsi que quelque 52% des stocks de poissons marins ou des groupes d'espèces sont pleinement exploités, 19% sont surexploités et 9% épuisés ou en voie de rétablissement après épuisement. Le potentiel maximal de pêche dans les océans a probablement été atteint, et une approche plus étroitement contrôlée de la pêche est nécessaire (voir ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/011/i0250e/i0250e.pdf).
Depuis quelques années, un nombre croissant de poissons exploités à des fins commerciales sont soumis aux contrôles CITES comme, par exemple, le requin pèlerin et le requin-baleine, inscrits à l'Annexe II en 2002, le grand requin blanc et le napoléon inscrits en 2004, et l'anguille européenne et les poissons-scies inscrits en 2007.
A la prochaine conférence, des propositions seront faites pour que huit espèces pêchées à des fins commerciales relèvent de
Monaco propose l'interdiction totale du commerce international du thon rouge. (proposition 9). Cette espèce phare peut atteindre
Le requin-marteau (proposition 15) est présent dans les eaux côtières chaudes des mers tempérées et tropicales et est largement exploité pour ses ailerons. Un déclin important des populations de cette espèce a été signalé dans de nombreuses régions où elle est pêchée. Deux autres espèces de requin-marteau (le grand requin-marteau et le requin-marteau commun) et deux autres requins (le requin gris et l'holbiche sombre) ont des formes d'ailerons similaires, et les auteurs de la proposition, les Etats-Unis d'Amérique et les Palaos, recommandent que le commerce de toutes ces espèces soit soumis aux contrôles CITES.
Ces deux pays proposent aussi que les contrôles CITES s'appliquent au commerce d'un autre requin, le requin océanique (proposition 16), qui, bien que largement réparti dans les eaux tropicales et subtropicales, est en déclin partout où il est pêché pour ses ailerons.
On estime qu'au total, des millions de requins de ces deux espèces sont pêchés chaque année pour répondre à la demande d'ailerons.
Le requin-taupe commun (proposition 17) a subi le même déclin de ses populations, en particulier dans le nord de l'Atlantique et en Méditerranée, en raison de la pêche non durable dont il fait l'objet pour sa chair et ses ailerons de grande valeur. Les Palaos, et
L'aiguillat commun (proposition 18) est un petit requin autrefois abondant dans les eaux tempérées. Il est maintenant surexploité pour sa chair, très appréciée en Europe (souvent vendue dans les fish and chips dans les îles britanniques) et ailleurs. Comme bien d'autres requins, il est particulièrement vulnérable à la pêche excessive du fait de sa reproduction lente. Il tend à se déplacer en grands bancs de centaines ou de milliers de requins, ce qui permet d'en pêcher de grandes quantités. Les Palaos, et
Coraux
Les plus précieux de tous les coraux, le corail rouge et le corail rose (proposition 21) sont prélevés depuis plus de 5000 ans pour être utilisés en bijouterie et comme objets décoratifs. Leurs colonies arborescentes créent des habitats de choix pour d'innombrables autres espèces dans les eaux tropicales, subtropicales et tempérées, souvent à de grandes profondeurs. Le prélèvement excessif à des fins de commerce international et la destruction de colonies entières par des chaluts et des dragues a grandement affecté leur capacité de reproduction et de régénération. Les Etats-Unis, et
Un débat qui dure depuis longtemps: les éléphants et l'ivoire
Le débat mondial au long cours sur l'éléphant d'Afrique met en balance les avantages que les recettes générées par les ventes d'ivoire pourraient procurer à la conservation et aux communautés locales qui vivent près de ces grands animaux potentiellement dangereux, et la crainte que ces ventes n'encouragent le braconnage. Les propositions soumises cette année (proposition 4, proposition 5 et proposition 6) reflètent à nouveau des opinions opposées quant à la meilleure manière d'améliorer la conservation et l'utilisation durable du plus grand animal terrestre.
Cette année, pendant la conférence,
Etant d'un avis opposé, le Congo, le Ghana, le Kenya, le Libéria, le Mali, le Rwanda et
Ours blanc et autres propositions
La menace potentielle que le changement climatique fait peser sur l'ours blanc a fait l'objet récemment de bien des discussions; les Etats-Unis cherchent à augmenter la protection de l'espèce par
Madagascar demande l'inscription à l'Annexe II de 12 plantes endémiques (propositions 22-24, 26, 27, 30, 32-36 et 39-41), tandis que le Brésil et l'Argentine propose cette inscription pour le bois de rose (proposition 29) et le lignum vitae (proposition 42), arbres qui produisent des huiles essentielles largement utilisées en parfumerie et dans les cosmétiques.
D'autres propositions demandent la levée des restrictions sur le commerce de certaines espèces, arguant qu'elles n'ont plus besoin d'une telle protection. Il s'agit d'Orothamnus zeyheri (proposition 37) et de Protea odorata (proposition 38) d'Afrique du Sud, et du lynx roux (proposition 2).
Comprendre
Des milliers d'espèces de la faune et de la flore sauvages sont utilisées par les être humains dans leur vie quotidienne pour se nourrir, s'abriter, de soigner, se maquiller, s'habiller.
Cependant, le commerce non réglementé des espèces sauvages peut affecter gravement leurs populations, en particulier celles déjà vulnérables du fait d'autres facteurs comme la perte d'habitat. Les gouvernements ont réagi à cette préoccupation en adoptant
Même en mettant de côté la pêche commerciale et l'industrie du bois, le commerce international des espèces sauvages reste très lucratif; il est estimé à plusieurs milliards de dollars par an et porte sur plus de 350 millions de spécimens de plantes et d'animaux chaque année. Le commerce international non réglementé peut faire disparaître les espèces menacées d'extinction, en particulier s'il est combiné à la perte d'habitat et à d'autres pressions.
Le commerce international des espèces inscrites à l'Annexe II est autorisé mais il est strictement contrôlé au moyen des permis CITES. L'Annexe II couvre plus de 4460 espèces animales, notamment tous les primates, félins, cétacés, perroquets, crocodiles qui ne sont pas inscrits à l'Annexe I, et 28.000 espèces végétales, dont tous les cactus et les orchidées non inscrits à l'Annexe I.
Enfin, l'Annexe III inclut des espèces qui sont protégées sur le territoire d'un pays Partie à
Ainsi,
A mesure que l'impact du commerce sur une population ou une espèce augmente ou diminue, des espèces peuvent être inscrites aux annexes CITES, être transférées d'une annexe à une autre, ou en être retirées. Ces décisions sont prises lors des conférences triennales de
Il vaut la peine de noter que lorsqu'une espèce est transférée de l'Annexe I à l'Annexe II, sa protection n'en est pas nécessairement diminuée. Ce transfert peut être un signe de réussite, indiquant que les populations de l'espèce ont augmenté au point que le commerce devient possible sous une stricte supervision. De plus, en autorisant un commerce durable de l'espèce, l'inscription à l'Annexe II peut en fait améliorer sa protection en incitant davantage la population locale à veiller à la survie de cette espèce.
Le Secrétariat CITES a préparé des recommandations sur les propositions évoquées ci-dessus après les avoir analysé sur la base des critères d'inscription. Ces critères portent sur les points suivants: 1) le commerce (l'espèce fait-elle l'objet d'un commerce actif? Le commerce est-il le vrai problème, plutôt, par exemple, que la destruction de l'habitat?); 2) la biologie (quelles sont les preuves scientifiques indiquant que les populations sont en déclin ou en augmentation?); 3) d'autres questions techniques (l'auteur de la proposition a-t-il consulté attentivement les autres Etats de l'aire de répartition?).
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