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Année désastreuse pour le thon tropical

La piraterie et les mauvais prix ont fait plonger le chiffre d'affaires des armements.

« 30 % de chiffre d'affaires en moins par thonier-senneur dans l'océan Indien ; 25 % dans l'Atlantique. » C'est l'évaluation des pertes, en 2009, formulée par Yvon Riva, président de l'organisation de producteurs Orthongel. Après deux mauvaises années, la filière thon tropical vient d'en vivre une troisième encore pire. Tout d'abord, les quantités capturées (101 600 tonnes) sont presqu'aussi médiocres qu'en 2008 (99 300 tonnes).

À cela s'ajoute un effondrement des prix, dû notamment aux pêches très abondantes réalisées par les concurrents asiatiques dans le Pacifique Ouest. Elles ont fait s'effondrer les cours mondiaux. Petite pêche, petit prix : lorsque les comptes définitifs de la pêcherie tricolore tomberont, le résultat aura sans doute du mal à passer 80 millions d'euros, contre 130 millions en année normale, ou 170 pour une année record comme 2003. « Les armements sont dans une situation difficile. »

Exploitation plus coûteuse

La piraterie s'avère être une véritable catastrophe économique. Tout d'abord, les pêches ont été très perturbées avant l'embarquement des commandos à bord des 23 senneurs. Puis, le repli de 5 bateaux en Afrique de l'Ouest a engendré des pertes : temps de voyage, adaptation des équipages aux nouvelles zones de pêche, etc. L'inaccessibilité de certaines zones de pêche a aussi fait considérablement baisser la proportion de captures d'albacore (qui se vend le mieux), par rapport à des espèces comme le listao dont les cours sont au plancher.

Enfin, le travail avec des militaires à bord impose des contraintes. Les marées, calées sur le rythme des relèves des commandos, sont plus courtes : quatre semaines au lieu de six. Les bateaux, contraints par sécurité de travailler deux par deux, prospectent des zones moins vastes. Par souci de protection mutuelle, ils ne peuvent plus mettre leurs filets à l'eau en même temps. Si l'un des deux navires doit anticiper son retour (avarie, blessé, etc.), l'autre doit suivre.

D'où un manque à gagner et des frais de route et de port supplémentaires. Sans compter la prise en charge des militaires (billets d'avion, hébergement, matériels non militaires, suppléments de soldes), la mission ne devant pas engendrer de frais exceptionnel pour le ministère de la Défense. Résultat : on pêche peu, on vend mal pour des coûts d'exploitation à la hausse. Mais les bateaux sont protégés.

Source: Ouest-france, Raymond COSQUÉRIC.

 



30/01/2010
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