Alerte alimentaire au Sahel pour 2010
Une nouvelle crise alimentaire se dessine au Sahel, du moins dans sa partie centrale. L'alerte a été donnée hier par un responsable de l'aide alimentaire de l'Union Européenne à Dakar (Sénégal). Selon Brian O'Neill, des millions de personnes sont exposées au risque de famine et de malnutrition en Afrique de l'ouest, en particulier au Niger, l'insuffisance de pluies ayant compromis les récoltes.
Une alerte que les chiffres donnés par Aghrymet en décembre dernier à Bamako avait anticipé en soulignant que, si «les perspectives agricoles et pastorales sont globalement bonnes dans les pays humides et dans les zones à l’ouest du Sahel. Elles sont mauvaises, voire médiocres dans les zones du Sahel oriental. La sécheresse prolongée a réduit les récoltes et les pâturages au nord-est du Mali, dans les zones agricoles et pastorales du Niger et du Tchad ainsi qu’au Nord du Nigeria.» Près «d'un milliard de personnes souffrent de la faim dans le monde et neuf millions en meurent chaque année, dont 6 millions d'enfants», soulignait Marcel Mazoyer, lors d'un débat animé par l'auteur de ce blog à l'Esapce Marcel Carné de Saint Michel sur Orge, mercredi dernier.
L'avis des experts réunis à Bamako en décembre dernier souligne la forte disparité entre les pays côtiers le coeur du Sahel. Ainsi, la production céréalière (dernière récolte) «est en baisse au Sahel (9%) par contre en hausse dans les pays côtiers (4%).»
Au total «la production céréalière prévisionnelle 2009-2010 des pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, à l’exception du Liberia et de
Les prévisions de productions sont de 44,5 millions de tonnes pour l’igname, 53,8 millions de tonnes pour le manioc, 3,3 millions de tonnes pour le tarot, 2,1 millions de tonnes pour le niébé, 2,6 millions de tonnes pour la patate douce, 3,4 millions de tonnes pour l’arachide et 191 000 tonnes pour le sésame.
La situation pastorale est critique au Niger, au nord-est du Mali, au nord Est du Burkina Faso, au Tchad et en Mauritanie suite au déficit pluviométrique, engendrant un faible niveau de remplissage des points d’eau et une régénération médiocre des herbacées. D’ores et déjà, on observe des départs précoces en transhumance.»
L'avis souligne les risques encourrus par les populations les plus vulnérables : «En conclusion, les mauvaises perspectives des productions agricoles et pastorales à l’est du Sahel (Sud-est du Niger, nord du Nigéria, Tchad, nord- est du Mali et nord-est du Burkina Faso) couplées au prix élevé des céréales et à la possible détérioration des termes de l’échange bétail/céréales dans les prochains mois risquent de compromettre sérieusement la sécurité alimentaire des ménages les plus vulnérables. En particulier, pour la prochaine période de soudure qui risque de commencer plus tôt que prévu pour certains ménages. Il s’agit essentiellement des pasteurs, agropasteurs ainsi que des populations urbaines pauvres dépendantes des marchés pour satisfaire l’essentiel de leurs besoins alimentaires.»….
Source : http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2010/01/alerte-alimentaire-au-sahel-pour-2010.html
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