Mauritanie-Chine- Polyhondone Fisheries : Bateaux épinglés et protocole contesté!
Le démarrage expérimental lundi de l'usine de transformation installée par Polyhondone à Nouadhibou n'intervient pas sous les meilleurs auspices pour l'investisseur chinois. Au moins treize de ses navires sont formellement identifiés pour pratique de pêche INN en méditerranée. De plus l'expérience d'autres navires déjà présents dans les eaux mauritaniennes serait désastreuse au regard des résultats escomptés par lui. Des négociations sont désormais engagées, en coulisse, avec les autorités pour une révision du protocole de la convention signée entre les deux parties. Eclairages.
Ils sont au moins une dizaine de navires chinois se rendant dans leur port d'attache à Nouadhibou à avoir été épinglés pour pêche non autorisée de thon rouge en méditerranée. Ce qui en dit long sur les risques encourus par la ressource halieutique mauritanienne. Les navires en question avaient été repérés récemment en méditerranée s'adonnant à des activités de pêche non autorisées au thon rouge. Nous avons pu établir que les navires en question sont immatriculés FU YUAN YU 966, 977, 974, 973, 975, 965, 972, 976, 953 et 956. Tous ces navires appartiennent à la société chinoise Polyhondone liée à la Mauritanie par une convention de pêche signée le 7 juin 2010 (ministre des affaires économiques et développement) et pour 25 ans.
La convention avait suscité une vive polémique notamment au cours de la session parlementaire de juin 2011. Les bateaux en question, nous avons pu le confirmer, ont mouillé l'ancre dans la rade de Nouadhibou où ils étaient dépêchés pour rejoindre l'armement de pêche expérimentale au pélagique et côtière, en prévision de l'entrée en activité de l'usine de transformation. Selon une dépêche de nos confrères de l'Afp, les navires chinois qui pêchaient illégalement (avec d'autres inconnus) s'activaient dans l'une des principales zones de reproduction du thon rouge. En réponse à des demandes d'éclaircissements, les autorités chinoises ont déclaré que la flotte se dirigeait vers la Mauritanie, indique WWF, cité par l'Agence France Presse (Afp). Que feront les autorités mauritaniennes? C'est le mystère encore! Mais quoiqu'il en soit l'on soutient que les navires épinglés hors des eaux mauritaniennes ne pourraient même pas entrer en activité en Mauritanie, étant donné le quasi-échec de l'expérience des premiers palangriers. Cet échec s'expliquerait par la sélectivité des engins de pêche imposée à ces navires chinois par le protocole signé entre les deux parties.
Casse-tête chinois
La mise en application de la Convention et surtout du protocole avec la société chinoise, Polyhondone, derrière laquelle on pointe l’ancien Commissaire délégué chargé de l’Investissement, Mohamed Abdellahi Ould Iyaha, ont révélé, selon des sources autorisées, beaucoup de défaillances et de lacunes eu égard notamment aux intérêts de l'investisseur chinois. Ce dernier, qui a déjà expérimenté, sous la supervision de l'Institut Mauritanien de Recherches Océanographiques et des Pêches (IMROP), six bateaux de pêche pélagique, réaliserait aujourd’hui que la production des navires utilisant des engins sélectifs perturberait ses projections de faire tourner à plein régime l'usine construite. Mais ce n'est pas tout. L'on signale d'un autre que d'autres dispositions comme le chalut-en-boeuf pourtant expressément autorisé par les autorités la veille de la signature de la convention avec Polyhondone n'apporterait pas, non plus, satisfaction. Résultats, les deux parties chercheraient aujourd'hui à trouver une issue à ce véritable casse-tête chinois qui montre, à postériori, combien les deux parties ne semblent pas avoir bien appréhendé toute la mesure de l'accord consigné et qu'elles se sont empressées, malgré la contestation qui a suivi l'annonce de la convention, de signer un protocole qui finalement ne les arrangeaient pas. Manque d'expérience ou de vision prospective dans les objectifs visés? En tout cas les deux parties font aujourd'hui face à un blocage qui menacerait de se perpétuer ou, plus grave encore, de terminer leur idylle en queue de poisson.
Les aléas du protocole restrictif
Le hasard fait-il bien les choses ? Assurément, les autorités qui feraient des pieds et des mains pour que la pêche expérimentale soit poursuivie restent obnubilées par l’impact social annoncé à travers la conclusion de la Convention avec Polyhondone. Les autorités tiennent, en effet, à ce que les navires chinois (y compris ceux épinglés) continuent leurs activités afin d’embarquer quelques dizaines voire quelques centaines de mauritaniens. Elles seraient même prêtes à forcer une solution dans les mois à venir. Mais l’investisseur chinois ne l’entendrait pas de cette oreille et reste conscient des enjeux politiques pour le gouvernement de la création de telles opportunités d’emplois. Il craint aussi le coût plausible d’une exploitation qui se ferait à son détriment. Alors il surfe lui aussi sur la vague espérant que la pression sociale contre les autorités mauritaniennes lui permette de changer d’engins de pêche pour rentrer dans ses frais et même plus.
Jedna DEIDA (REJOPRAO et Le Quotidien de NOUAKCHOTT°
Nous y reviendrons
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