Rejoprao-Mauritanie! Pour une pêche durable

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Protocole de pêche Mauritanie-Ue : La croisade est lancée!

Comme on pouvait le craindre, les magnas de l’industrie européenne tentent de torpiller le projet de protocole arrêté en notre pays et l’Union européenne. «Trop cher et trop restrictif» arguent ses détracteurs au Parlement Européen. Le gouvernement mauritanien apprend que rien n’était définitivement acquis.

C’est donc le Président du Comité de Pêche du Parlement européen, Gabriel Mato, soupçonné d’être favorable aux thèses de l’anti-protocole avec la Mauritanie qui a officiellement ouvert le bal ce mercredi pour appeler au  "bon sens" de la Commission européenne (la CE) et exhorter  à  "la reconsidération" de l'accord de pêche signé avec le gouvernement de notre pays. Pour le responsable européen, qui sait la nécessité de notre pays à l’enveloppe financière liée, le protocole serait absolument « nuisible » aux industries de pêche du vieux continent. La semaine dernière déjà, des représentants de l'Union européenne de l'industrie de pêche ont demandé aux gouvernements et aux Parlement européen de ne pas ratifier l'accord de pêche avec la Mauritanie, le considérant "économiquement et techniquement impraticable et une perte de fonds publics » (européens). Des armateurs venus d'Espagne, des Pays-Bas, de la Pologne et d'autres organismes industriels européens s’étaient retrouvés pour adopter une position commune sur le nouveau protocole de pêche avec notre pays. Tous critiquent le projet paraphé avec les représentants de la CE à Nouakchott, il y a à peine un mois maintenant,  pour « son coût » et ses « conditions draconiennes » contre leurs intérêts en Mauritanie. En Mauritanie, l’effet de surprise est encore total, même si l’on s’attendait un peu à des voix discordantes et surtout qu’on misait sur les besoins en poissons en Europe, l’on ne croyait pas que l’assaut serait lancé si tôt contre ce protocole dont on vite triomphalement parlé. Dans le département des pêches, à une rare exception, ce dossier ne semble intéressé depuis l’annonce de l’accord sur le projet d’autres responsables. «C’est à prendre ou à laisser » estime une source croyant dur comme fer que les «européens n’ont d’autre choix ». Ce n’est, en tout cas, pas l’avis de Gabriel Mato qui a ouvertement invité ses pairs à ne pas le ratifier estimant que des considérations « objectives » ne devaient pas exclure, par exemple, les navires européens de la pêche au poulpe. Se fondant sur des estimations de 2008, Gabriel Mato ingore, peut être, que les dernières évaluations font état d’une surexploitation au-delà de 40% a été révélée par l’institut mauritanien de recherches océanographiques et des pêches (Imrop). Mais qu’à cela ne tienne, Mato menace déjà de mener sa croisade contre la ratification du protocole par le Parlement Européen. Il indique qu'il fera "tout » pour convaincre d'autres pays pour européens à rejeter le projet de protocole paraphé en juillet dernier à Nouakchott. Un protocole dont les avantages pour la Mauritanie pourraient se traduire par l’apport financier (110millions Euros sur deux ans) et la création de milliers d’opportunités d’emplois et surtout la préservation de sa ressource mise à mal par des années de dilapidation par des accords déséquilibrés.  Mais Mato, élu parlementaire du parti populaire espagnol, ne va pas par quatre chemin pour qualifier le projet de "honteux", arguant même qu’il n’est de « l’intérêt de la Mauritanie". Mato estime, dans ce cadre, que la CE doit repenser reconsidérer cet accord. Il faut, a-t-il, affirmé : "renégocier les termes d'accord avec la Mauritanie". Si les adversaires du nouveau protocole trouvent un écho favorable au Parlement ou encore au Conseil des Ministres, devant lesquels ce protocole devrait être discuté,  cela signifierait le retour sur la contrepartie financière escomptée (110 millions euors). Si Mato était entendu dans son réquisitoire contre notre pays, alors ce serait une bien mauvaise nouvelle pour le gouvernement. Ce dernier continu de l’exorcise certainement. Mais s’est-il au moins préparé à une telle éventualité? Va-t-il devoir renégocier et sur quelle nouvelle base? Cherchera-t-il d’autres partenaires (chinois encore ?) pour la mise en valeur de ses richesses halieutiques?

JD (Le Quotidien de Nouakchott et REJOPRAO)



13/09/2012
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