Rejoprao-Mauritanie! Pour une pêche durable

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Nouamghar : La culture Imraguen à l’honneur!

Depuis jeudi se déroule dans l’arrondissement de Noumghar, la troisième édition des journées culturelles Imraguen. La localité est à 155 km au nord de Nouakchott et dépend administrativement de la wilaya de Dakhlet-Nouadhibou.

Ces journées culturelles sont organisées par l'Association de protection sociale et de promotion culturelle des Imraguens. L’objectif est de sensibiliser l'opinion publique nationale et internationale sur cette zone dans le but de préserver cette culture et de protéger ce patrimoine de l'humanité menacé de disparition, mais aussi d'appuyer le tourisme, de protéger l'environnement et d'améliorer les conditions de vie des populations de la zone en y attirant les investissements et en mettant à disposition les services de base essentiels dans tous les villages Imraguens. Au programme des ballets, des poèmes et des exposés sur la vie et la littérature des Imraguens, en plus d'une course des pirogues à voiles. L’évè¬ne¬ment a donné lieu à des denses folk¬lo¬riques, des chants, de la poé¬sie, des courses des lanches (em¬bar¬ca¬tions non mo¬to¬ri¬sées) et à des ex¬po¬sés re¬tra¬çant l’his¬toire et la cultures des Ima¬ra¬guens dans toute sa di¬ver¬si¬té exécutées par des troupes des localités de Belwakh, Nouamghar, Lemsid, Toueililit et Lemhaijrate. M.Abderrahmane Ould Ahmed Ethmane, secrétaire général du ministère du commerce, de l'artisanat et du tourisme a indiqué que l'importance du tourisme en général et de l'environnement réside dans le fait que ce secteur constitue un important pilier de l'économie nationale, ajoutant que les changements climatiques sont devenus une menace pour notre globe terrestre ce qui, a-t-il dit, explique l'intérêt que leur accordent les pouvoirs publics. Le maire de la commune de Nouamghar, M. El Weli Ould Ahmed Hamed a dit, pour sa part, que cette manifestation constituait une occasion annuelle pour l'animation de la scène culturelle et son enrichissement mais aussi une occasion pour mettre en exergue la culture et les valeurs Imraguens. De son côté, le directeur adjoint du parc National du Banc d'Arguin, M. Baya Ould Mohamed Mahmoud a souligné que l'Etat a très tôt compris l'importance de cette zone s'étendant sur une superficie de 12 000 km2, en plus du fait qu'elle est classée patrimoine de l'humanité depuis 1989. Auparavant, le président de l'association de la protection sociale et de la promotion des Imraguens, M. Mohamed Ould El Hacen avait affirmé que son institution a pris l'habitude d'organiser cette rencontre chaque année pour jeter la lumière sur la culture et l'histoire de la zone Imraguen qui recèle, a-t-il noté, un patrimoine authentique auquel la société Imraguen est demeurée attachée. Quant à M. Jiyid Ould Abdi, directeur de l'Institut Mauritanien de recherche Scientifique, il a précisé que la culture Imraguen constitue une composante de la diversité culturelle mauritanienne. Le démarrage des journées s'est déroulé en présence de la directrice du tourisme, du directeur régional de la jeunesse au niveau de Dakhlet Nouadhibou et d'autres personnalités.

Traditions toujours respectées
A souligner qu’ils sont au nombre de 12 à 14.000 ha¬bi¬tants im¬plan¬tés sur 12 lo¬ca¬li¬tés dé¬pour¬vus d’in¬fra¬struc¬tures de base et leurs enfants peu sco¬la¬ri¬sés. Ils ont hé¬ri¬té de leurs an¬cêtres le tra¬vail en mer et am¬bi¬tionnent de mieux connaitre l’en¬vi¬ron¬ne¬ment marin, ses se¬crets, ses mo¬ments heu¬reux et dif¬fi¬ciles, ses risques et ses mul¬tiples avan¬tages. Les tra¬di¬tions des Im¬ra¬guens in¬ter¬disent à la femme, selon des ru¬meurs, de s’ap¬pro¬cher de la mer pen¬dant des mo¬ments de la jour¬née et les ma¬riages pour la plu¬part entre cou¬sins et proches pa¬rents ren¬dant la so¬cié¬té Im¬ra¬guen com¬plè¬te¬ment fer¬mée. La zone bé¬né¬fi¬cie de l’in¬ter¬ven¬tion de plu¬sieurs or¬ga¬ni¬sa¬tions in¬ter¬na¬tio¬nales dont la FIBA (Fon¬da¬tion in¬ter¬na¬tio¬nale du Banc d’Ar¬guin) un re¬père de cen¬taines de mil¬liers d’oi¬seaux étu¬diés par des scien¬ti¬fiques du monde en¬tier. La co¬opé¬ra¬tion ja¬po¬naise, la So¬cié¬té na¬tio¬nale du Banc d’Ar¬guin, la ma¬rine mau¬ri¬ta¬nienne et les sec¬teurs du tou¬risme et de l’en¬vi¬ron¬ne¬ment in¬ter¬viennent tous dans cette zone de par¬ti¬cu¬la¬ri¬té éco¬lo¬gique très rare et pré¬cieuse. Les Imraguens, notons-le, constituent une entité ethnique particulière à la Mauritanie. D'origine à la fois Bafours, Berbères du XIVe siècle et par l'intégration d'esclaves au XVIIe siècle, les Imraguen sont sous la tutelle de maîtres guerriers ou religieux. Ils vivent dans de petits villages dispersés sur la côte Nord de Mauritanie, entre Nouadhibou et Nouakchott. Leur activité était axée sur la pêche à pied du mulet jaune. Depuis les années 1930, ils utilisent des bateaux canariens à voile latine appelés lunches. Leur avenir est menacé par la raréfaction du poisson lié à la sur pêche industrielle et l'interdiction de la pêche au requin (source de revenu appréciable par la vente des ailerons).
Moussa Diop

Source Le Quotidien de Nouakchott



23/11/2009
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