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Marché de l’Enlèvement des épaves(Mauritanie) : Encore des vagues!

Des interrogations continuent de fuser à propos du projet d’enlèvement des épaves à Nouadhibou dont le financement avait pourtant été obtenu auprès de l’Ue. L’opacité dont est entouré ce marché finalement adjugé à une société hollandaise sème le doute.

Selon certaines informations, le premier adjudicateur aurait des problèmes financiers d’où le risque d’inexécution du marché. Pire, l’Etat mauritanien pourrait tout simplement perdre le financement consenti par l’Ue avec cet énième report éventuel.

Un mirage. C’en est véritablement un avec le projet sans cesse ajourné de l’enlèvement des épaves sur le chenal d’accès au Port de Nouadhibou. Depuis 2005, ce projet de 26 millions d’euros tirés du 9 FED n’avance que pour mieux reculer.

Le dernier dépouillement des offres déposées depuis le 17 août 2010 n’a pas dérogé à la règle de non transparence des pratiques de l’Administration dans notre pays. Et aux dernières nouvelles et malgré le choix d’une entreprise hollandaise, l’Ue aurait opposé son objection à un tel choix. Les raisons tiendraient au peu de crédit de ses cautions bancaires. Mieux encore, l’entreprise hollandaise connaitrait des difficultés financières pour prétendre satisfaire ses engagements alors qu’elle exigerait déjà le versement de 30% de la valeur de son offre d’un peu plus de 20 millions d’euros.

Un marché maudit?

L’incapacité de nos administrations notamment la Commission d’attribution de ce marché est patente. Si au début l’Ue nous a promis, elle aussi, une officialisation de cette adjudication, elle fait aujourd’hui volte-face pour préciser que ce sont les autorités mauritaniennes qui doivent communiquer sur le sujet. Or, l’on sait au préalable qu’il n’y a jamais de fumée sans feu et que les agissements de la commission mauritanienne d’évaluation ont influé sur le processus d’évaluation des offres pour l’enlèvement des épaves de Nouadhibou. Les soucis de transparence sont donc toujours évidents.

Car l’on peut admettre que des fonctionnaires de l’Etat évaluent dans la complaisance des offres qui n’auront pas résisté au premier coup d’œil de la délégation de l’Union Européenne. Bien sûr, il y a préméditation dans cette affaire. L’Etat devrait sévir contre l’impunité des fonctionnaires convaincus de complaisance, voire de compromission. Car, la grande crainte aujourd’hui est de voir aujourd’hui ce projet maudit ajourné à jamais, du simple fait de l’irresponsabilité des fonctionnaires.

Jamais deux, sans trois.

Rappelons que ce marché ajourné deux fois (entre 2005 et 2008), porte sur la démolition de 57 épaves submergées dans le chenal d’accès du Port Autonome de Nouadhibou. Son financement avait été obtenu sur fonds Stabex. Dans le cadre de son programme de coopération internationale, l’Ue avait, après une étude de faisabilité menée en 2003 (pour 55 épaves), décidé d’allouer les fonds nécessaires.

Le 10 octobre 2006, à Nouadhibou Mohamed Ould El Abed et Jean Eric Paquet alors respectivement ministre mauritanien des affaires économiques et du développement, et ambassadeur délégué de l’UE signaient une convention à cet effet.

Ce projet mis en veilleuse une première fois parce que l’appel à soumission avait été déclaré infructueux, une seconde fois en 2008 pour des raisons politiques, est aujourd’hui dans une trappe qui risque de l’engloutir définitivement au grand dam des intérêts du pays. Le danger de ces épaves submergées concerne la sécurisation de la navigation, des contingences environnementales pour toute la baie du Lévrier à Nouadhibou.

Jedna Deida (REJOPRAO et Le Quotidien de Nouakchott)



29/11/2010
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