Rejoprao-Mauritanie! Pour une pêche durable

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Découverte spectaculaire d’un Rorqual d’Omura dans l’océan Atlantique, à 11 000km de son aire de répartition connue

 

L’analyse moléculaire des restes d’un rorqual non identifié, trouvé en novembre 2013, au sud de Chott Boul près du Parc National du Diawling, a révélé qu’il s’agissait d’un Rorqual d’Omura Balaenoptera omurai. Cette découverte importante et réellement spectaculaire ajoute une nouvelle espèce à la liste déjà longue de la biodiversité marine en Mauritanie. Le système d’upwelling du Courant des Canaries est à l’origine de cette richesse et concourt aussi à l’abondance des ressources halieutiques de la sous-région.

L’équipe scientifique du Programme national mauritanien « Biodiversité Gaz Pétrole » (Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, Office Nationale d’Inspection Sanitaire des Produits de la Pêche et de l’Aquaculture, Institut Mauritanien de Recherche Océanographique et des Pêches, Parcs nationaux du Diawling et du Banc d’Arguin…) a découvert une baleine juvénile de 4 mètres échouée au cours d’une des missions saisonnières de suivi de la qualité du milieu marin et côtier. Ces missions ont normalement pour objectif d’établir un état de référence environnemental en matière de micro-contaminants, de développer une base de données permettant d’évaluer les risques environnementaux de l’exploitation pétrolière et gazière offshore, mais sont aussi l’occasion de suivre les échouages des oiseaux et grands vertébrés marins.

Le Rorqual d’Omura, qui a seulement été décrit scientifiquement en 2003, est la plus énigmatique des espèces de baleine et était connu uniquement dans l’océan Indien et le Pacifique-Ouest. Une population plus proche a été identifiée très récemment au nord-ouest de Madagascar, soit à environ 11 000km de la Mauritanie, mais jamais auparavant un Rorqual d’Omura n’avait été trouvé dans l’océan Atlantique, et ce malgré des centaines d’années d’observation (pêche commerciale de la baleine et recherche sur les cétacés).

Un article scientifique récemment publié (Marine Biology Research,
http://dx.doi.org/10.1080/17451000.2015.1084424) discute les raisons de la présence de cet individu dans les eaux mauritaniennes. Si elle n’est pas à exclure, l’hypothèse d’une migration depuis l’aire de répartition connue est peu probable surtout pour un juvénile. L’individu pourrait donc bien appartenir à une population est-atlantique encore inconnue. Cela confirmerait l’importance scientifique internationale des eaux mauritaniennes.

L’article explique par ailleurs comment l’analyse génétique (menée par le laboratoire BioGeMME, Université de Brest, France) a permis l’identification de l’espèce alors même que l’état de décomposition avancé de l’individu empêchait ce travail sur le terrain.

Cette découverte est un exemple typique des bénéfices tirés d’un suivi systématique de la biodiversité dans des écosystèmes fragiles et fortement exploités. En effet, les mammifères marins, espèces charismatiques, sont aussi considérés comme des sentinelles essentielles pour évaluer la santé des océans du monde.

Si sa présence est confirmée par les campagnes d’observation en mer, le Rorqual d’Omura pourrait bien devenir une espèce-phare dont le symbole aidera à protéger et conserver la biodiversité marine en Mauritanie, non seulement pour sa valeur écologique intrinsèque mais aussi pour les services économiques qu’elle rend.

 

Source Programme Biodiversité, Gaz et Pétrole (Mauritanie) 



12/11/2015
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