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Débat sur le projet de code des pêches en Mauritanie : Les acteurs qualifient le projet de loi de «loi fastfood » et exhortent à une concertation plus approfondie

Les acteurs du secteur de la pêche à Nouadhibou ont exhorté, à l’occasion des débats sur le projet de loi portant nouveau code des pêches, à prendre assez de temps pour  une concertation plus approfondie avant l’adoption du projet de loi portant nouveau code des pêches dans le pays, a-t-on constaté sur place dans la capitale économique.

Pour la majeure partie des acteurs l’Etat devrait donner du temps à la concertation avant la présentation de la nouvelle loi devant le Parlement en raison de son importance pour le secteur et surtout du peu de temps imparti aux échanges pour en cerner les impacts socio-économiques, institutionnels et environnementaux.

Même s’ils n’ont pas rejeté la loi en acceptant le principe même de quotas non transférables, les acteurs ont révélé mardi, au lendemain de la réunion de concertation, plusieurs griefs dont notamment le partage pendant le week-end du texte de projet de loi. Pour eux, le temps alloué à prendre connaissance de la loi n’est pas suffisant pour les armer à débattre des dispositions devant gérer le secteur.

«Le diktat de l’administration qui décide sans concertation avec les promoteurs de pêche » est un risque énorme assurent certains participants.

«Nous nous acheminons, peut être, vers une catastrophe d’un secteur déjà mal en point » ont notamment estimé certains acteurs. Pour les acteurs de pêche, l’attention devrait également être portée sur l’impact social éventuel de la politique de quota et la précarité qui pourrait en résulter pour les marins.

Les mêmes acteurs qui ont dénoncé « une loi fastfood » ont encore exhorté à une étude d’impact environnementale pour déterminer les conditions et les impacts de l’application du système de quota sur la ressource.

D’autres craintes en rapport avec la contradiction éventuelle entre les textes de lois ont été soulevées par des acteurs institutionnels comme ceux de la zone franche qui regrettent que les rédacteurs du projet de loi n’aient pas échangé avec l’Autorité de la zone franche sur  les questions se rapportant à ses prérogatives notamment pour ce qui concerne le statut des navires de pêche sous sa juridiction.

D’autres critiques en rapport avec l’inadéquation des amendes, sur le rôle qualifié de factice du conseil consultatif de pêche et sur les prérogatives allouées au ministre de tutelle en termes de quotas transférables, sur les risques de monopole ont émaillé ces discussions.

Enfin certains acteurs ont préconisé la mise en place d’un comité représentatif de tous les intervenants et comprenant également les représentants de l’Etat et de la recherche scientifique afin de mieux éplucher le projet de loi. «C’est ici que les choses devraient se décider d’un commun accord » ont indiqué des intervenants estimant que les parlementaires qui vont voter la loi ne sont pas bien outillés pour en relever tous les tenants.

Une réunion de concertation sur le projet de nouveau code des pêches avait été inaugurée la veille par le ministre des pêches et de l’économie maritime, Nanni Ould Chrougha.

Ce projet est appuyé par la BM qui a alloué 22 millions Usd à la Mauritanie et à la Guinée destinés à les aider dans le processus de privatisation de l’exploitation des ressources halieutiques, rapelle-t-on.



13/05/2015
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